BATAILLONS D'INFANTERIE LEGERE D'AFRIQUE

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Créés en 1832, quand une ordonnance royale autorisa la création de deux bataillons d'infanterie légère d'Afrique, chacun à huit compagnies, ces unités sont considérées comme disciplinaires, bien qu'elles ne le soient pas au sens strict, leur recrutement se composait notamment de gens condamnés dans le civil et de militaires sanctionnés aprés un passage en unités de diciplines. On y trouvait aussi des engagés volontaires. La discipline était nettement plus forte que dans les autres corps d'armée.

Plus que des unités disciplinaires, il s'agissait de corps d'épreuve, éprouvés par toutes les fatigues et toutes les misères des actions de guerre ou de pacification auxquelles on les soumettait. De ces longues et épuisantes colonnes dans le bled, les "bataillons" revenaient éreintés, les vêtements en lambeaux, pieds nus ou presque. Mais on les voyait passer la gouaille aux lèvres, joyeux dans ces haillons et les loustics de caserne les surnommèrent "zéphyrs à poils". Puis on les appela tout simplement "les joyeux" : des têtes à l'envers, des écervelés, mais comptant dans leurs rangs beaucoup de braves gens. Partout où ils sont allés, on a rendu justice à leur courage. Leur nom réglementaire est "chasseur des bataillons d'infanterie légère d'Afrique".

Ils fournissent un appoint non négligeable à l'armée d'Afrique. Ils participèrent aux opérations de pacifications en Algérie, au Maroc et au Tonkin. On les vit aussi à la guerre de 1870. Composés de cinq bataillons en 1914, ils participérent à la grande guerre grâce à la mise sur pieds de bataillons de marche.

Avant 1914 l'uniforme était sensiblement le même que celui de la Légion étrangère, avec la ceinture bleue et le col de la tunique jonquille. Les galons de laine étaient jonquille, le passepoil du képi également. L'insigne distinctif était le cor de chasse (au lieu de la grenade à sept branches). Les épaulettes avaient le corps rouge et les franges vertes. Les officiers, même uniforme que ceux de la Légion, avec boutons et galons d'argent, plumet vert comme aux chasseurs à pied. Ecussons de col du drap de fond et chiffres violets (pour la troupe). 

Sources: Photographies prises au musée de l'Empèri - Salon De Provence - Et au Musée de la cavalerie - Saumur
Les soldats des colonies - Chantal Antier-Renaud - Christian Le Corre - Ouest France - 2008
L'armée d'Afrique - Historama hors série n°10 - 1970
L'épopée de la légion étrangère - Revue d'Histoire Européenne Hors série n°2