LA CAVALERIE

Dans la guerre moderne surtout, le combat de cavalerie est un incident, tandis que l'exploration et la sécurité sont des nécessités de tous les instants. Bien qu'une division de cavalerie doive toujours former une masse d'action capable d'attaquer l'adversaire, elle trouvera trés rarement l'occasion d'un choc - Général De Gallifet

<= L'armée française de l'été 14

La cavalerie française était de trés grande qualité et considérée comme la meilleure d'Europe. Les 89 régiments à cheval alignés en 1914 sont tous à 5 escadrons, composés de quatre pelotons de trois escouades. L'arme équestre ayant perdu deux de ses subdivisions aprés 1871, les carabiniers et les lanciers, il ne restait que les cuirassiers, formant la cavalerie de réserve, les dragons, formant  la cavalerie de ligne, les chasseurs et les hussards formant la cavalerie légère, bien que ces distinctions tendaient à disparaître. Ils sont armés suivant les cas de la carabine et/ou de la lance et/ou du sabre. Leur mission était essentiellement la reconnaissance (œil de l'armée!) ainsi que la sureté de l'infanterie, le combat se faisant pied à terre et trés rarement à la charge (depuis Reichoffen c'est désuet...). Sa mobilité était son principal moyen d'action.
On distingue la cavalerie d'armée, chargée de l'exploration, et la cavalerie de corps d'armée,
rattachée organiquement à l'un des 21 corps d'arméerattachée organiquement à l'un des 21 corps d'arméerattachée organiquement à l'un des 21 corps d'arméerattachée organiquement à l'un des 21 corps d'arméerattachée organiquement à l'un des 21 corps d'armée, chargée de concourir à la sûreté et à la protection des troupes contre les surprises. Depuis Sedan la cavalerie ne joue en effet plus un rôle décisif dans les batailles, cependant que le cheval de selle est resté majoritairement militaire. Bien que l'on ait estimé que les cavaliers devaient de plus en plus combattre à pied, la mystique du combat à l'arme blanche était encore présente:

Si le combat à cheval par le choc reste son mode de combat le plus habituel et le plus décisif, le combat à pied sera d'un emploi de plus en plus fréquent ; de caractère surtout défensif jusqu'ici, il revêt, avec le réglement de 1912, un caractère offensif marqué par l'adoption de la baïonnette et les prescriptions relatives à l'assaut - Ecole militaire d'artillerie - Cours de tactique - Cavalerie - Janvier 1913

La cavalerie légère, autrefois armée du sabre courbe, est munie actuellement du sabre droit, comme les dragons et les cuirassiers. On a voulu affirmer ainsi le supériorité du coup de pointe sur le coup de sabre: "Vouloir le corps à corps et porter le premier sa pointe au flanc de l'adversaire, c'est tout le combat à l'arme blanche... Le cavalier doit toujours attaquer, et attaquer toujours par la pointe, en donnant à son coup de pointe tout l'élan et toute la portée possibles. Les coups de sabre et les moulinets ont été conservés à titre d'exercice d'entraînement, et comme pouvant aider le cavalier à se faire jour dans la mêlée". RC - Ecole militaire d'artillerie - Cours de tactique - Cavalerie - Janvier 1913

"La lance est essentiellement l'arme de l'offensive" RC. Elle confère à la troupe de cavalerie qui en est armée une supériorité matérielle et un ascendant moral indiscutables sur une troupe armée seulement du sabre, du moins tant que la ligne des lanciers conserve sa cohésion. Dans la mêlée, cet avantage disparaît ; le lancier doit alors combattre avec le sabre - Ecole militaire d'artillerie - Cours de tactique - Cavalerie - Janvier 1913

Au début de la grande guerre, sous la contrainte du feu moderne, les cavaliers doivent mettre pied à terre pour combattre, surtout avec la guerre des tranchées; ce découplage a été extrémement douloureux pour les cavaliers. C'est pour cela qu'on les retrouva en nombre dans l'aviation naissante, car ils y retrouvaient le rôle de la cavalerie. Ils se faisaient d'ailleurs une gloire de conserver leur uniforme d'origine, parfois même leurs éperons. Au cours de la guerre, les cavaliers seront aussi spécialement recrutés pour servir dans les chars, officiellement pour des raisons physiques autant que morales. 

Chez les officiers toutefois le cheval ne perdit rien de sa symbolique aristocratique. Ce fait est particulièrement frappant lors du défilé de la victoire de 1919: les généraux, qui pendant toute la guerre s'étaient déplacé en automobile, ont alors défilé à cheval.

Hussard, chasseur à cheval, dragon, cuirassier:




Armement: Les troupes de cavalerie étaient équipées d'une carabine modèle 1890, tirant la cartouche d'infanterie modèle 1886M. Celle-ci ne diffère du mousqueton d'artillerie que par un canon plus court, sur lequel on ne pouvait pas monter de baïonnette, le reste étant identique. La crosse était différente pour la cavalerie légère et les cuirassiers, ceux-ci devant épauler avec leurs cuirasses:

Carabine de cavalerie:

  • calibre: 8mm
  • longeur: 945mm
  • poids à vide: 3kg
  • poids chargée: 3,095kg

Carabine de cuirassiers:

  • calibre: 8mm
  • longeur: 950mm
  • poids à vide: 2,98kg
  • poids chargée: 3,075kg

Exercice à la carabine:

Lance: deux modèles étaient en service, le modèle 1823 (2,84m, 2,32kg, en frêne) et le modèle 1890 (2,9m, 1,9kg, en bambou du tonkin)

Lance modèle 1890

Exercice avec la lance:

Sabres: 

sabres

La cavalerie légère était armée du sabre bancal 1822 (équipant aussi les artilleurs), la cavalerie lourde du sabre droit 1854. Les officiers sortaient en ville avec un sabre droit plus léger:

   

Exercice avec le sabre:


Revue de détail:

Exercices d'assouplissement:

Apprendre à monter à cheval:


Hussard (1845) - Chasseur à cheval (1860) - Hussard (1880) - Cuirassier (1890) - Dragon (1913) - Dragon (1918) - Chasseur (1930) (dictionnaire encyclopédique Quillet)

Evolution de la cavalerie

Vers le bleu horizon: Lieutenant de cuirassiers en 1915

Cuirassier dans son nouvel uniforme

La cavalerie se remet en selle en 1917:

Cavalerie en 1917

L'étendard des cuirassiers en 1918:

L'étendard des cuirassiers


Source: Musée de la cavalerie - Saumur
Histoire de la cavalerie française  des origines à nos jours - Jean-Pierre Béneytou - Lavauzelle 2010
Ecole militaire d'artillerie - Cours de tactique - Cavalerie - Janvier 1913
Album militaire