Surnommé
le vieil homme malade, l'empire ottoman avait déjà perdu
avant guerre une grande partie de son indépendance. Depuis
décembre 1881, incapable de payer ses dettes, il avait dû
accepter le contrôle de ses créanciers européens.
En 1908 le mouvement Jeunes-Turcs mené
par
deux officiers, Niazi et Enverbey, déclenche une
rébellion. Le sultan Abdülhamid a quelque
vélléité de réformes, mais doit abdiquer en
faveur de son frère Mehmed V. De fait c'est le mouvement Union
et Progrés (jeunes Turcs) qui va contrôler le parlement et
le
gouvernement. Ayant perdu la Lybie (1911-12) et une grande partie des
Balkans 1912-13), Enver pacha demanda l'aide allemande et l'obtint.
L'alliance avec la Turquie offrait aux allemands un grand
intérêt géostratégique, pour les
matières premières et pour contrer les influences
anglaises et russes (contrôle des détroits du Bosphore et
des Dardanelles, menaces directes sur le canal de Suez, etc.). De fait le réseau ferré est presque entièrement
entre les mains des allemands qui avec la construction du Berlin-Bagdad
(bagdadbahn) et ses
embranchements contrôlent le développement du pays
et en a la maîtrise stratégique. L'Allemagne a de plus la
main-mise sur l'armée turque qui va ainsi s'avérer un
adversaire bien plus coriace que prévu lors de la grande guerre.
L'empire Ottoman Au début du XX° siècle:

Le
sultan Mehmed V (à gauche) empereur de l'empire ottoman depuis
1909 - Le général Enver Pacha (à droite) chef du
parti jeune-turc et maitre de fait de la Turquie:

Enver Pacha dans son cabinet de travail:

Le Bagdadbahn - Colonne vertébrale de l'empire ottoman:

Constantinople - Ville mythique objet de bien des enjeux:


Le siège de la forteresse germanique - Lectures pour tous 1917
Source: La première guerre mondiale - Paul-Marie de la Gorce et al. - 1991