RÉFLEXIONS SUR LA FRANCE ET LES RÉFORMES
De fait les français préférent le verbe à l'action, la logique abstraite au concret. Cela ne date pas d'hier et on peut le vérifier tous les jours dans les services de l'état, et à une moindre mesure dans les entreprises et affaires privées. Pays historiquement trés centralisé, les décisions sont souvent prises d'en haut, sans concertations, sans plans concrets...
Prenons ces mots du capitaine Fonck dans ses mémoires (mes Combats 1920):
Il faut avouer que la tactique du chasseur isolé avait fait faillite. On décida en conséquence de créer des équipes et les choses en restèrent là. Il semble qu'en France une circulaire suffise pour porter remède à tous les maux, mais la note une fois rédigée, nul ne s'inquiète des moyens d'exécution et quelque soit l'importance de la mesure, personne ne se soucie d'ordinaire de l'appliquer - Mes Combats - Chapitre XXI - Nouvelle Tactique Aérienne
Prenons ceux de Paul Valéry:
Toutes nos révolutions du siècle dernier ont eu pour condition nécessaire et suffisante la constitution centralisée du pouvoir, grâce à laquelle un minimum d'imagination et un minimum de force et de durée de l'effort donnent d'un coup toute une nation à celui qui entreprend l'aventure. Du jour où il apparut que s'emparer de deux ou trois immeubles et de quelques personnages suffisait à saisir le pays tout entier, l'ère des changements politiques par voie de violence soudaine et brève s'ouvrit. Le système créé par Richelieu et par Louis XIV autorisait et favorisait les imaginations à la Blanqui - Paul Valéry - Regards sur le monde actuel - Fluctuations sur la liberté - 1931
Retenons aussi ces mots de La Fontaine au XVII° siècle:
Pour la belle époque, prenons les exemples des tentatives de réformes de l'uniforme ou les querelle sur l'artillerie lourde, que seule la guerre a finalement tranché.