LES TROUPES INDIGENES
Les trois premiers bataillons (Alger, Oran, Constantine) sont indépendants. Ils sont renforcés en 1852, en même temps que la création des régiments de zouaves. Tout comme eux ils participèrent aux campagnes de Crimée, d'Italie, du Mexique et de la guerre de 1870. Ils coopérérent aussi à des expéditions en cochinchine et au Sénégal, toujours sous Napoléon III, qui décida en outre d'en incorporer un bataillon dans la garde impériale.
Tirailleurs algériens vers 1860
Tirailleurs algériens durant la guerre de 1870
Le premier régiment est créé pour la campagne de Crimée (1854), à partir de contingents venant des trois bataillons d'origine. En 1855 est rajouté un bataillon dans chacune des trois provinces algèriennes. Puis devant la démonstration de leur valeur lors de la guerre de crimée, trois régiments furent crées dans chacune des trois provinces, cette même année, englobant les six bataillons ancien et nouveaux ainsi que le régiment de l'armée d'orient. Ces créations furent effectives le premier janvier 1856.
Tirailleur algérien, en tenue de campagne (à gauche) et en grande tenue (à droite) :
L'uniforme comprend une coiffure, la chéchia, une veste portée sur un gilet sans manches, et le sarouel, pantalon ample à nombreux plis, le tout assez semblable à celui des zouaves, sauf la couleur bleu clair et tresses jonquilles. Les officiers revêtirent la tunique bleue ciel, avec pantalon garance à large bande bleue.
Tous les régiments de tirailleurs indigènes ont participé à la pacification du Maroc, certains ont participé aux autres conquêtes coloniales, Tunisie, Indochine, Afrique-Noire. En 1913 de nouveaux bataillons furent créés en même temps qu'un réorganisation de l'armée d'Afrique, portant à 9 le nombre de régiments, dont les bataillons stationnérent en Algérie, en Tunisie et au Maroc.
A l'origine leur manteau était vert, couleur de l'Islam. Mais les effectifs croissant et la teinture verte se raréfiant, l'intendance eut recours au bleu foncé de l'uniforme français.Les cavaliers arabes refusèrent ces burnous bleus qu'ils donnèrent à leurs esclaves dans leurs tribus, car cette couleur était celle des manteaux des juifs de l'époque! L'intendance se reporte alors sur la couleur garance utilisée pour les pantalons des fantassin, et c'est ainsi que désormais le rouge devient la couleur traditionnelle des burnous des spahis algériens
En 1917, les spahis marocains sont engagés dans la campagne d'Orient. Très mal équipés, pour se prémunir du froid et remplacer leurs vêtements en loques, ils utilisent des couvertures marron et kaki de l'intendance dans lesquelles ils se taillent des burnous. A la proposition de l'intendance de leur fournir des burnous règlementaires, ils refusent la couleur garance et exigent le bleu nuit qui est la couleur portée par leurs notables berbères, ce qui leur fut accordé. Les spahis marocains se distinguent depuis des algériens en portant le burnous bleu.
Patrouille rendant compte à son chef d'escadron européen:
Spahis lors d'une opération dans le sud algèrien (supplément illustré du petit journal dimanche 28 mars 1897):
Spahis lors du conflit franco-prussien
Image d'épinal:
Spahis algérien (à gauche) et marocain (à droite) en 1940:
Chaque goum comprenait la valeur d'une compagnie d'infanterie et d'un peloton de cavalerie, avec un petit train muletier. Il était commandé par un capitaine français, disposant de trois lieutenants, et de quelques sous-officiers et soldats français ou algériens musulmans. Les goumiers étaient des volontaires liés par un acte d'engagement, recevant une solde, un armement, mais s'habillant, s'équipant, se remontant à leurs frais. Chacun faisait la popote à sa guise, bénéficiant de denrées cédées par l'intendance. Les goumiers vivaient en famille, dans un douar annexé au poste où logeaient les célibataires. Leur mission consistait à assurer la sécurité du pays, à patrouiller, à éclairer les troupes régulières dans leurs déplacements, à former un élément attractif permettant le contact avec les populations, dissipant les préventions et les malentendus.
La réussite fut à peu prés compléte, et le statut de ces premières forces supplétives marocaines est donc régularisé en 1913. Les goumiers furent alors armés de fusil modèle 1886, comme les troupes régulières. Ils étaient alors vêtus de toile kaki, portaient la toile de tente en sautoir, à l'intérieur de laquelle était roulée une veste, ils étaient dotés d'un étui-musette, d'un bidon, d'un ceinturon à cartouchières, coiffés du chèche.Ils constituaient une troupe incomparable encadrée par des hommes de valeur, les officiers des Affaires indigènes. Les goumiers restent cependant des supplétifs qui ne figurent pas dans le corps de bataille de l'armée. Ils sont à la fois pasteurs et soldats, constamment aux avant-postes, menant une vie qui les durcit, en fait d'excellents guerriers se transformant en travailleurs, poussant leur influence toujours plus loin, gardant leurs qualités de rusticité, d'endurance.
Durant la grande guerre ils continueront leur missions de pacification et n'interviendront pratiquement pas dans les théatres d'opération extérieurs.
Goum d'In-Salah passé ne revue en 1940:
Ils prennent activement part à la première guerre mondiale, qui voit la création des régiments de tirailleurs marocains.
Comme les autres régiments de tiraileurs, ils participèrent à la pacification du Maroc, avant de prendre part à la grande guerre. Ils ne furent nommés officiellement tirailleurs tunisiens qu'aprés celle-ci.